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Comprendre c’est quoi le bitcoin ?

Le bitcoin est la première des crypto-monnaies à avoir été popularisée. À ce jour, il en existe des milliers différentes et toutes n’ont pas pour objectif d’être un moyen de paiement. Comme précisé dans cet article, les crypto-monnaies peuvent avoir de nombreux cas d’usages différents. Le bitcoin est également la plus importante en termes de valorisation. Au moment où j’écris ces lignes (printemps 2023), le bitcoin représente à lui seul environ 45 % du marché total des crypto-monnaies (je le rappelle, ce n’est qu’une parmi des milliers) et est valorisé à environ 500 milliards de dollars. C’est la première et la plus importante, c’est lui qui a initié ce mouvement, c’est vers lui que se dirigent les regards, c’est lui qui dicte le sens du marché, bref, c’est lui le parrain dans le domaine. Mais rappelez-vous juste que l’écosystème des crypto-monnaies ne signifie pas forcément bitcoin.

Image illustrant le Bitcoin
Image illustrant le Bitcoin

Bitcoin, son origine

Le bitcoin a été créé en 2009 par une personne ou un groupe qui répond au pseudonyme de Satoshi Nakamoto. Personne ne sait qui il est ou qui ils sont, ni même s’il est encore vivant. En 2009, Satoshi Nakamoto publie un article décrivant le concept de Bitcoin. Cet article est connu sous le nom de livre blanc de bitcoin. La proposition de valeur de Bitcoin consiste à proposer un système d’échange de valeur numériques de façon sécurisée, directement entre deux personnes, sans banque et sans que personne n’ait le contrôle dessus. Ce système a pour objectif de fournir une alternative à la monnaie traditionelle.

Pour remettre dans le contexte, on est juste après la grande crise et faillite bancaire de 2008.

C’est à ce moment-là que tonton Roger intervient :
– Attends, tu veux faire confiance à un pseudonyme sans savoir qui est derrière, ni quelles sont les intentions ?
– Et non tonton Roger, il n’y a absolument pas besoin de faire confiance à une personne, car ce qui régit bitcoin ce n’est pas Satoshi Nakamoto, mais un code informatique. Et ce code est public, transparent, partagé et n’importe qui peut s’assurer de ce qu’il fait. Un code informatique, c’est bête et méchant, ça fait exactement ce qui est écrit dedans. Ça ne prend pas de décisions et on sait exactement ce qui va se passer. La confiance est mise dans un système prédictif, visible, vérifiable et immuable. Ici on joue carte sur table.

Bitcoin, son fonctionnement

Le bitcoin est basé sur une technologie appelée « blockchain ». Pour faire simple, on peut voir cela comme un livre numérique consultable sur internet. Un peu comme un livre de compte sur lequel est écrit le solde et les transactions de chacun. Ce livre se remplit petit à petit, comme des pages, sauf qu’au lieu de page ce sont des blocs numériques, qui sont ensuite reliés les uns à la suite des autres formant une chaîne de blocs. Une fois que quelque chose est écrit dedans et que le bloc est validé (on peut imaginer cela par une page terminée que l’on tourne), alors cette information ne peut plus être modifiée, elle est immuable et verrouillée. C’est une énorme base de données connectée en réseau, partagée, décentralisée, sécurisée et transparente.

Illustration d'un réseau décentralisé de blockchain
Illustration d’un réseau de blockchain décentralisé. Chaque ordinateurs communiquent entre eux et écrivent sur un registre en se mettant d’accord sur la version final

Pour s’assurer de cela, il faut que personne ne puisse modifier ou y inscrire à sa guise ce qu’il veut. Et c’est là que rentrent en jeu divers procédés cryptés afin d’assurer la sécurité du réseau et des informations inscrites. Et jusqu’à là, le réseau Bitcoin n’a jamais pu être hacké et il devient de plus en plus résilient avec le temps.

Un mineur ?

N’importe qui peut vérifier et écrire des transactions sur la blockchain bitcoin, mais pour cela il faut être un mineur. C’est le terme choisi pour désigner les personnes qui vont mettre à disposition du réseau de la puissance de calcul informatique. Cette puissance et ce coût sont indispensables pour assurer la sécurité du réseau. En échange, les mineurs sont récompensés en recevant les nouveaux bitcoins créés régulièrement. Le processus de validation des blocs qui sont inscrit s’appelle le proof of work (preuve de travail en français). Je ne vais pas plus rentrer dans les détails de ce fonctionnement dans cet article, cela fera l’objet d’autres dédiés à cela. Retenez simplement que divers procédés sont mis en place pour s’assurer que personne ne triche.

Illustration d'un mineur
En vrai, cela ne ressemble pas du tout à ce mineur

– Comment ça des bitcoins sont créés ? Mais cela fait de l’inflation, comment ça peut être intéressant ?
Comment fonctionne le système actuel de notre monnaie tonton Roger d’après toi ?
Oui, il y a de l’inflation, mais la seule bonne question à se poser, c’est combien ?

Par exemple, la quantité de bitcoin est limitée et sera au maximum de 21 millions dans 120 ans à peu près. Actuellement, nous en sommes à 19,3 millions d’émis, ce qui représente environ 92 % de bitcoin actuellement présent. L’impression de monnaie va diminuer progressivement avec le temps jusqu’à atteindre la valeur maximale. À titre de comparaison, l’impression monétaire du bitcoin depuis la crise covid a été d’environ 6 % là où la quantité de dollars U.S. a été de 35 %. Ces 20 dernières années, il y a eu trois fois plus de dollars imprimés que la totalité qui existaient depuis plus de 200 ans.

Bitcoin, quelques avantages et inconvénients

Il faut bien comprendre qu’un système parfait, cela n’existe pas. Que ce soit tous les systèmes passés, actuels ou futurs, il y aura toujours des avantages et des inconvénients. En voici quelques-uns du bitcoin.

– L’utilisation du réseau bitcoin pour effectuer des transactions est généralement moins coûteuse et plus rapide que les banques traditionnelles. Ce réseau de transfère offre également beaucoup plus de souplesse que les banques traditionnelles.

– De nombreux partisans du bitcoin y voient une monnaie alternative avec plus de transparence, d’équité et une meilleure résistance à l’inflation.

– Il offre une accessibilité plus importante pour les pays qui ont des difficultés d’accès au système bancaire traditionnel. De plus il dispose d’une forte résistance à la censure et aux restrictions imposées de force par certaines banques ou gouvernements.

– Le fait qu’il ne soit pas contrôlé par les banques et les États est également un avantage même si, comme pour tout, cela présente aussi sa part d’inconvénients.

Versus

– La variation forte de son prix est actuellement un problème pour beaucoup de monde, car cela entraîne de fortes variations du pouvoir d’achat. Ces variations peuvent se régler d’elles-mêmes par l’adoption et l’utilisation de masse.

– Bien que le réseau soit ultra-sécurisé, détenir soi-même ces crypto-monnaies implique de lourdes responsabilités et risques associés. Il n’y a pas d’entité pour faire des réclamations, sécuriser votre argent. Une fausse manipulation peut être irréversible.

– La réglementation est actuellement en cours d’être définie et de nombreuses questions sont en suspens.

– Le système actuel de sécurisation de la blockchain du réseau bitcoin est coûteux en énergie. Même si la majorité de l’énergie est renouvelable, il y a encore des améliorations nécessaires pour un système à grande échelle.

Pour résumer un peu

Le bitcoin se propose comme un système de paiement alternatif qui pourrait aussi être utilisé pour tout paiement numérique. C’est un moyen d’échange qui n’est ni produit par un gouvernement, ni par une entité bancaire et disponible au niveau mondial. Les règles sont définies et les mêmes pour tous. Pour se faire, il utilise une base de données informatique extrêmement sécurisée appelée blockchain. Comme tout système, il présente des avantages (décentralisation, incensurable, rapide et peu couteux d’utilisation…) mais aussi des défauts (volatile, couteux en énergie, responsabilité importante…).

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